Ets Bardet Peugeot motocycles, à Montalieu-Vercieu (38)
C’est dans une commune d’Isère, à la frontière de l’Ain, que l’on peut trouver l’échoppe vélo/cyclo/moto d’Armand Bardet, 81 ans, en demi-retraite. Une boutique d’un autre temps, mais avec un passionné particulièrement doué pour la mécanique de précision.
A partir de la seconde Guerre Mondiale, M. Bardet acquis une solide expérience dans la mécanique générale dans divers ateliers locaux. Et son activité actuelle démarra réellement à Montalieu-Vercieu, en 1954. Notre habile mécano fut ainsi concession Peugeot, entouré par 14 agents Peugeot sous sa tutelle. Ils ont aujourd’hui tous disparu ! Mais chez Bardet Motos, les panneaux sont restés, les nombreuses pièces neuves défraichies aussi, mais son statut désormais d’artisan lui permet seulement la réparation vélo/cyclo/motos et la mécanique générale.
Son atelier reflète une organisation rigoureuse et minutieuse, avec ses outils bien alignées, ses machines-outils d’un autre temps en parfait état de fonctionnement, et surtout ses très nombreux casiers et panneaux regorgeant de pièces détachées, et parfaitement répertoriées.
Avec son tour, notre homme fabrique lui-même ses pièces et outils sur mesure : arrache-volants, écrous spéciaux, transmissions compteur, axes…Sans oublier sa collection complète de filières, tarauds, montage de cuvettes et roulements, son plateau magnétique à rectifier les segments, et son étonnante presse à bras. Qui lui permet entre autre de refabriquer des bouchons et joints de réservoir en tôle grâce à des moules spéciaux…Du grand art sur mesure.
Et depuis les années 60, l’imposant stock de son magasin et son entrepôt se constitua progressivement avec les rachats réguliers de fonds de magasins fermés. Des pièces de carbu, des joints divers, des segments, du câblage au mètre, des piles de jantes et de pneus, des alignements de rayons… Les fanas du Peugeot 103 d’origine pourront par exemple être comblés avec des pédales neuves, poignées neuves et autres rayons.
La connaissance pointue, l’outillage spécialisé, la pièce rare d’époque : toutes les armes nécessaires sont donc réunies pour satisfaire les plus exigeants. Les musées et collectionneurs de tout horizon font appels à lui. « Pas de publicité dans les journaux, pour être envahi, non merci ! » De toute façon, les représentants et inspecteurs Michelin, Peugeot et Motobécane l’ont par le passé largement fait connaître, le bouche-à-oreille et internet assurent désormais la continuité. Sans compter les participations à de nombreuses bourses d’échanges, axée aujourd’hui essentiellement à Replonges (01), le 3ème dimanche de chaque mois.
Après tant de chemin parcouru, notre fin mécanicien voudrait alors aujourd’hui céder sa place à un repreneur. Tâche pas facile, quand celui-ci déplore la disparition des vrais professionnels de la mécanique…
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